Duras : La maladie de la mort

Autor(en):
Verlag:
ISBN: 9782707306395
Erschienen: 
01.01.1983
Seiten: 
60
Gewicht: 90 g
Abmessungen: 18.5 cm × 13.5 cm × 0.8 cm
Preis inkl. deutscher Mwst.:
8,11€

« Maurice Blanchot fait mieux qu’offrir, sur le dernier livre de Marguerite Duras – La Maladie de la mort, – le commentaire le plus érudit et le plus subtil qui se puisse rencontrer. Il donne envie de faire subir le même traitement à tous les textes qui nous tombent sous les yeux. Il témoigne pour l’infinie ressource de la lecture.
Lisez ou relisez La Maladie de la mort, avant et après avoir lu ce qu’en dit Blanchot. En vous monte une houle de questions puissantes, qui ne demandaient qu’à être libérées par ce premier lecteur étincelant. Parbleu, mais c’est bien vrai ! il ne s’agit pas seulement d’une prostituée renvoyant à sa mort un amant incapable d’aimer. C’est la question du commerce des êtres dans les sociétés marchandes qui est soulevée : c’est l’impuissance de celui qui paie. Le sommeil où s’enveloppe la femme, comparez-le au sommeil d’Albertine épié par Proust, et c’est encore une autre volée de sens qui s’échappe des lignes. Donnez au mot “ amour ” tel que le personnage de Duras paraît l’ignorer les significations dont l’histoire et la philosophie l’ont chargé depuis Phèdre de Platon, et voilà le problème de son origine qui se lève à l’horizon des répliques apparemment banales. Quel est le rapport de l’amour avec la loi morale, qu’il déjoue et qu’il appelle à la fois ? Cela veut dire quoi, un amour accompli, sinon sa perte, la perte de ce qu’on n’a jamais eu ? Désirer, n’est-ce pas, comme disait Lacan, donner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas ?
Jamais je n’ai éprouvé, comme en suivant Blanchot et ses consignes d’insécurité, ce que la lecture a de prodigieusement riche, comparée aux autres activités culturelles ; de proprement inépuisable. » Bertrand Poirot-Delpech (Le Monde, 22 avril 1983)